J’avais plein de choses à mettre sur ce blog mais un peu de mal à m’y mettre. Et puis ça avait un petit goût de vain. Sans l’ivresse. Je ne vais pas revenir sur les événements, les conséquences et les lendemains. D’autres ont tellement tout dit et beaucoup mieux que moi.
J’en ai parlé avec mes enfants mais je ne voyais pas trop comment aborder la chose avec mes élèves. Je ne me voyais pas trouver les mots. Des mots justes. Des mots qui ne fassent pas peur. Des mots pour des gamins de 4 à 5 ans qui ont du mal à distinguer matin et après-midi, hier et demain. J’ai fait le choix de protéger l’insouciance de mes élèves, de les laisser dessiner sans qu’ils aient à s’inquiéter : je n’en ai pas parlé. La phrase est pompeuse mais l’idée était là.
Je me demande encore ce qu’il faut faire avec tout ça. Je crois que j’y reviendrai plus tard. Par le dessin. Tout simplement. Les programmes nous disent que nos élèves doivent être capables d’utiliser le dessin comme moyen d’expression et de représentation. Aujourd’hui, je regarde leurs dessins : on a du chemin. Tant mieux.
Aujourd’hui, j’ai regardé mes élèves : à 5 ans on n’est pas raciste. Je me demande si ça s’apprend, si ça pousse avec les petites aigreurs quotidiennes, si ça vient avec le goût de dénigrer l’autre pour se sentir mieux soi. Je me demande si tout ces trucs en -isme sont une réponse à un mal être ou si il y a autre chose. Je me demande.
Cinq jours après l’attentat, je dois avouer que, malgré les foules, je suis un peu inquiet pour demain. On va tâcher d’y croire. Pour nos enfants. Pour les enfants des autres. Et surtout : on va y travailler.